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Ouessant : l’exploration (3/3)

Marie B. à Ouessant – Chapitre 4

Niou z-y Huella

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Après la longue balade dont j’ai parlé ici, il est 14h et je rentre manger un sandwich avant de repartir : je vais visiter ZE musée du Niou. D’ailleurs, je profite de cette occasion pour expliquer (enfin), ce qu’est le Niou. Tout le monde m’a posé la question quand j’ai annoncé que j’avais trouvé un travail : « le Niou ? Mais qu’est-ce que ça veut dire ? ». A dire vrai, je n’en savais rien moi-même. Maintenant, si. Comme je l’ai mentionné un peu plus haut, les maisons sur Ouessant sont réparties en hameaux de 4 ou 5. Par exemple, le village de Ar Gouzoul (j’adore), de Ti Ker, de Parluc’hen… En fait, le musée est situé au Niou Huella, qui est tout simplement l’un de ces villages.

 J’avais décidé d’y aller à pied (mes fesses ne sont vraiment pas encore habituées au vélo et comme dirait élégamment une personne que je ne citerai pas : « j’ai un cul de mandrill »…). Sur le chemin, sereine, qui croise-je ? Une brebis et son agneau qui me regarde, plantés au milieu de la route. « Mêêêêê » qu’elle me dit. J’ai répondu « oui oui, pousse toi » en continuant d’avancer et puis ils sont partis. J’adore cet endroit, je vous l’ai dit ou pas ?

Bref, j’arrive au Niou et je commence la visite. Le musée est en deux parties :

  • la maison traditionnelle, que ses propriétaires ont légué en l’état au PNRA à leur décès dans les années 60 et qui n’a pas été touchée depuis. Ce n’est pas une reconstitution, il s’agit vraiment de la manière dont ces gens vivaient dans les années 1960 ! Pas d’électricité, pas d’eau courante et le sol en terre battue. Des lits clos dans lesquels on dormait en position assise (allongé étant la position des morts) et sans rien d’autre sur soi que ses vêtements, pas de chauffage (pas de bois, vous vous rappelez ?)… Cette partie était hyper émouvante, d’autant que j’ai eu la chance d’avoir ma collègue pour me faire une visite guidée perso.
  • la maison-musée, un espace qui présente différents aspects de la vie des ouessantins au XIXe siècle : la vie quotidienne (agriculture, costume, activités…) pour les femmes et l’engagement comme marins au long cours pour les hommes. C’est la première fois que je vois un si petit musée aussi intéressant.

 J’y suis resté au moins une heure et demie, et puis, fatiguée, je me suis dirigée vers mon chez-moi pour me préparer au grand jour : mon premier jour de travail. J’ai mangé en compagnie de deux femmes que j’ai rencontrées. Et c’est le grand avantage d’habiter dans un centre collectif : je ne suis pas toute seule. Je retrouve des gens différents chaque soir et on mange nos différents repas ensemble en discutant et en regardant le soleil se coucher sur le Creac’h à travers l’immense baie vitrée orientée à l’ouest du réfectoire (ce qui est plutôt très cool).

 Uno peut pas s’entendre, avec tout ce bruit !

En parlant de ces repas conviviaux… Ce soir, à l’heure où je vous écrit, une émeute vient d’éclater au dit réfectoire. La cause ? Elle est universelle : les membres de cette famille apparemment sans histoire ont voulu jouer au Uno. C’est donc réfugiée dans les toilettes attenantes que je vous retranscrit les échanges musclés entre les participants : « NON, LES ‘’PLUS QUATRE’’ TU NE PEUX PAS EN METTRE PLUSIEURS D’UN COUP », « MAIS PUISQUE JE TE DIS QUE C’EST LES REGLES !! » ? « OUAIS BAH A CE COMPTE LA MOI AUSSI JE PEUX EN INVENTER, DES REGLES A LA CON !!! » etc…

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, ayons une pensée émue pour cette famille qui se déchire et prions ensemble pour que le monde apprenne enfin à jouer au Uno sans que ça dégénère. Le jour où l’humanité saura faire ça, le conflit au Moyen-Orient pourra enfin s’apaiser. D’ici là, j’ai le temps de découvrir mon île en esquivant les jets de chaises et de cartes à jouer dans le réfectoire (en espérant qu’en quatre mois, plus aucune famille ne ramène de Uno).

A suivre…

Dans le chapitre suivant, je vous parlerai de ce que j’ai appris durant cette première semaine sur mon île

Lire les autres chapitres

Chapitre 1 : L’arrivée

Chapitre 2 : L’exploration

Chapitre 3 : L’exploration (suite)

Chapitre 5 : Ce que j’ai appris

Chapitre 6 : Marie B. travaille

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