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2018, annus mirabilis : bilan et gratitude

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Il y a un an pile à cette date, je savais déjà que 2018 allait être une année très riche en évènements, en émotions, en joies mais aussi en difficultés. Je n’ai pas été déçue du tout.

Puisque le jour de l’an est traditionnellement le moment où l’on regarde à la fois en arrière pour voir le chemin parcouru et en avant pour se fixer de nouveaux buts à atteindre, j’ai décidé de me prêter à l’exercice du bilan sur cette année qui a été unique dans ma vie.

Comme d’habitude, j’irai droit au but (non)

Attention, billet fleuve ! Munissez-vous d’une boisson chaude (et pourquoi pas d’une pâtisserie, il faut bien terminer les restes du réveillon hein) et installez vous confortablement.

Janvier, je prends soin de moi et le voyage se précise !

Durant le premier mois de l’année, mon énergie s’est tournée vers moi-même. J’ai sorti la tête du sac et j’ai récupéré des mois passés à travailler 14h par jour, à n’en dormir que 4 ou 5. Grâce à un cadeau merveilleux de mes anciennes collègues, je me suis offert des marqueurs de luxe, j’ai appris à les utiliser et j’ai recommencé à dessiner des heures par jour. D’ailleurs, si vous me suivez sur Instagram, vous avez dû être témoins toute l’année des progrès que j’ai réalisés. Je n’ai pas honte d’être fière de moi. Mon trait est allé dans le sens où je le souhaitais, et même s’il n’est pas parfait, j’aime mes dessins et j’ai d’ores et déjà plein de projets pour 2019.

En janvier toujours, notre départ pour ce voyage ne m’a jamais semblé si lointain et si proche en même temps. Après un an et demi d’économies, nous avions l’impression qu’il n’arriverait jamais. C’est le moment que nous avons choisi pour réserver notre appartement à New York et nos billets d’avion. Nous avions une date, enfin.

En février, je fais mes preuves auprès de moi-même

En février, j’ai continué à dessiner. J’ai participé à un challenge contre moi-même, pour voir si j’étais capable de réaliser un dessin par jour en suivant une liste de mots imposés. Après l’écoute d’un super podcast de France Culture sur le Front de Libération des Nains de Jardins, j’ai décidé d’unifier tout ça en choisissant les nains de jardin comme thème principal. C’était pas gagné d’avance, mais j’ai réussi. Même les jours où j’ai veillé sur mon amoureux, malade pour la première fois en presque 5 ans de relation, j’ai réussi à dessiner. Le bonheur total.

Moi en février dernier

En Mars, je fête 5 ans d’amours voyageuses

En mars, patatras. Un boulot sur lequel je comptais ne m’embauche finalement pas, malgré un engagement verbal. Je commence à stresser pour l’argent.

Dans le même temps, Mich et moi fêtons, un soir de St Patrick mémorable, nos 5 ans ensemble. 3 ans de relation à distance et 2 ans d’une garde partagée entre ses études – très prenantes – et mes études et mes boulots (pas moins prenants). Même si vivre dans la même ville (mais ne pas habiter ensemble !) ces deux dernières années a été une vraie amélioration de notre qualité de vie (finis les weekends toujours trop courts où il faut se dire au revoir le dimanche midi !), notre emploi du temps n’en a pas été moins chargé.

Vivre une relation à distance et/ou ne pas se voir au quotidien peut être vraiment usant pour un couple. Mais nous avions trouvé un équilibre et nous étions sûrs d’une chose : avant 6 mois, ce serait « toi et moi contre monde entier, toi seul-e à mes côtés ». Alors on a patienté en se raccrochant à la pensée que nous serions bientôt seuls à l’autre bout du monde. D’ici là, nous avons continué à nous investir dans ce projet que nous gérions tous les deux.

The happy couple

En Avril, j’ai le cœur grenadine

En avril, ma grand-mère a fêté ses 90 ans. Toute ma famille était réunie pour l’occasion. C’était un super moment, vraiment. Mais le départ approchant, J’avoue qu’à un moment dans le weekend, je l’ai eu, cette pensée angoissante, cette petite voix qui me disait que, peut-être, il faudrait que je rentre de voyage plus tôt que prévu… Les départs, pour moi et encore plus depuis quelques années, ont quelque chose d’angoissant. Les au-revoir ne sont pas faciles à gérer et j’ai cette angoisse que dire au revoir, c’est dire adieu. Bizarre pour une fille qui a passé les 10 dernières années de sa vie à fermer des portes, à charger sa couette, son doudou, ses plantes et ses fringues dans une voiture (et même dans un bateau une fois !) pour tailler la route, non ? Partir n’est ni facile ni naturel pour moi. Et bien que je sois affamée de voyages et de découvertes, mon cœur est toujours quelque part en France. Je ne serai sans aucun doute pas de celles qui ne rentrent jamais.

En mai, j’irais chercher mon cœur, si je l’emporte ailleurs

En mai, d’ailleurs, je prends conscience que mon port d’attache, le lieu de mon cœur, ce « chez moi » que je n’ai plus à force de déménagements à répétition pourrait bien être la Provence.

Les ponts à répétition et weekends à rallonge forcent un peu cette prise de conscience car ils sont l’occasion de faire visiter le coin à nos familles et amis en visite. Je me rends compte à quel point j’aime ce coin de France, surtout quand je le redécouvre dans les yeux des autres.

Si je ne m’imaginais pas faire ma vie ici la première fois que j’y ai mis les pieds, un petit matin de juillet 2012 alors que j’avais une crève monumentale, on dirait bien que, par la force des choses, c’est bel et bien devenu une réalité. La Provence m’a choisie (moi j’aurais plutôt choisi un endroit un peu plus vert mais enfin, je ne vais pas faire la fine bouche…).

Enfin, elle NOUS a choisi, puisque Mich ressent la même chose.

Avignon est pour nous l’endroit où, quoi qu’il arrive, nous revenons au moins une fois par an, tel des oiseaux migrateurs guidés par la boussole de leur cœur (je fais de la poésie de merde si je veux. C’est l’avantage d’être sa propre éditrice). Nous y avons une très grande partie de nos souvenirs communs : rencontre, premier baiser, amis pour la vie, soirées inoubliables… Nous y avons nos habitudes, nos coins secrets où nous nous retrouvions en cachette lorsque nous volions 5 minutes de notre temps à nos obligations pour nous retrouver et boire un chocolat chaud (oui, responsables de 15 jeunes de 16 à 30 ans, il y a des fois où nous avions besoin de nous donner un rencard secret, juste 15 minutes, histoire de pouvoir se faire un bisou et se demander comment ça va avant de replonger dans la mêlé des « et comment on repasse une chemise » et autres « qui a fait caca dans la douche ?»), et ceux qu’on partage avec les autres.

Et sans rien dévoiler à vous qui me lisez et ne savez pas de quoi je parle, il y a un lieu en particulier qui tient une place non moins particulière dans notre cœur. Un vieux, très vieux bâtiment qui a vu notre amour naitre et croitre, qui a hébergé Mich pendant 3 ans, où, finalement, j’ai travaillé l’an dernier. Un vieux, très vieux bâtiment où normalement, je n’aurais jamais dû mettre les pieds et que j’ai fini par considérer comme le nombril de mon monde à moi, comme Cuzco – d’où je vous écris aujourd’hui – était le nombril du monde des Incas. Un vieux, très vieux bâtiment dont je suis amoureuse et dont Mich et moi étions un peu les « gardiens » l’an passé. Et bien que nous ayons quitté les lieux pour le laisser à d’autres, ce bâtiment qui n’est pas à nous, c’est quand même notre chez nous et ça le restera toujours.

Hier encore, alors que nous nous préparions à célébrer l’entrée dans la nouvelle année depuis Cuzco au sommet des Andes, nos pensées se sont dirigées vers cette vieille bicoque branlante, ce vieux, très vieux bâtiment plein de courants d’air et de charme, de secrets, d’histoires et d’Histoire. Cette maison un peu crado (parfois beaucoup) (cf. le caca dans la douche) qu’on a appris à considérer comme le nord de notre boussole à nous.

En mai, je réalise aussi deux choses qui me rendent encore fière comme un pou 8 mois plus tard : je me lance en tant que rédactrice web freelance (je suis auto entrepreneuse, OUAIS !) et je vends mon premier dessin ! Je n’y crois pas. Un futur que je ne pensais pas possible se rapproche à grand pas.

Non, je n’ai pas habité dans le palais des papes et personne n’y a fait caca dans la douche (du moins à ma connaissance). Il me fallait juste une façade de vieux, très vieux bâtiment pour illustrer mon propos.

En juin, des opportunités et des visites

La formation est assez difficile (euphémisme).

Juin, tout s’accélère. Je décroche le même jour un gros contrat de rédaction et une formation Photoshop/Wordpress. Dans le même temps, je continue mon boulot de cuisinière dans la vieille, très vielle maison, mon petit frère vient en visite, j’accueille mes meilleures amies le temps d’un weekend et je commence à préparer mon déménagement. La coupe du monde occupe de nombreuses soirées avec les jeunes. Alors que je n’ai plus de « vrai » travail (je veux dire un 9h-17h traditionnel), je n’ai jamais autant couru partout.

En Juillet, je ne touche plus terre

Bonne nouvelle : ma formation qui ne devait durer que 80h double sans me coûter plus cher ! Mais c’est un vrai coup de canif dans mon emploi du temps surchargé. Heureusement, c’est le moment où je rends mon tablier de cuisinière.

Le festival d’Avignon commence. Ma mère est en visite. Nous voyons jusqu’à 4 pièces par jour et les matchs de la coupe du monde s’enchainent. Nous les voyons aussi. OUI, on peut aimer le théâtre et boire des bière en gueulant devant un sport dont on se moque le reste du temps. Ce n’est pas antinomique.  Je prends du retard dans tout : mon travail de rédaction, mes cartons, mes dessins…

Mich et moi ne faisons que nous croiser (et nous n’avons même plus le temps de nous voir en cachette et d’ailleurs, il fait beaucoup trop chaud pour boire du chocolat) car il organise un très TRES gros évènement, point d’orgue et point final de ses études. Après ça, nous serons libres ! Je ne réalise pas que d’ici une semaine, nous vivrons ensemble.

D’ailleurs, je ne réalise tellement pas que rien n’est prêt chez moi. Les cartons sont bien entamés, mais il reste encore beaucoup à faire.

Et c’est ainsi qu’après un dernier weekend que je qualifierais de cataclysmique et peu, très peu d’heures de sommeil, nous déménageons mon appartement. C’est mon 18e déménagement en 11 ans, et c’est le pire.

Je vous raconterai ça bientôt je pense.

La veille du déménagement.

Quoi qu’il en soit, les adieux, tant à mon chez-moi qu’à la ville et aux amis sont assez difficiles. En quittant le clos des remparts pour la dernière fois au volant de notre gros camion, nous pleurons tous les deux comme des gosses une période de notre vie qui s’achève. Notre mode de vie itinérant, notre tour de France est terminé. Et même si nous sommes ravis de laisser derrière nous certaines choses (de très grosses contraintes, un énorme investissement en temps personnel) et d’aller vers de merveilleux projets, c’est une page qui se tourne et ne se rouvrira plus.

En août, le carrousel ne s’arrête pas de tourner

Nous avons promis, alors nous y allons (à peine 48h après avoir traversé la France pour déménager) : un ami se marie à Kiev, en Ukraine. C’est parti pour une semaine. De retour, nous nous posons enfin. D’abord chez les parents de Mich, puis chez les miens. Enfin, se poser… L’heure est aux préparatifs, au tri, aux fêtes d’au revoir. Nous sommes mi-août et je n’ai pas récupéré du mois de juillet. Le départ, même si je n’en peux plus de l’attendre, m’angoisse au plus haut point. J’enchaine les nuits très courtes et les cauchemars. Vivement qu’on s’en aille !

USA, nous voilà !

Septembre arrive enfin et c’est le départ ! Nous quittons la Charente Maritime en bus et arrivons à Paris où j’assiste pour la première fois en 11 ans à la rentrée scolaire de mes nièces. Maxi fierté avunculaire, mes bébés sont tellement grandes ! Le lendemain, notre avion décolle. Le stress, lui aussi a décollé puisque je pleure dans l’aéroport parce qu’il me manque 30 centimes pour acheter une bouteille d’eau. Mich, désemparé, va acheter lui même ladite bouteille et me tapote le bras l’air perdu alors que je sanglote sans raison sur son épaule.

Mais tout est oublié quand nous arrivons à New-York dont nous rêvions depuis si longtemps. Malgré une impression de déjà vu, le premier matin reste magique et l’un de mes plus jolis souvenirs. Après, et sans vous déflorer tous ce que j’ai envie de vous raconter dans les billets à venir, nous passons un mois merveilleux et nous prenons notre rôle de touristes très, très à cœur. Avant le départ, nous avions établi une liste de 60 choses que nous voulions absolument voir et faire et durant ce mois de Septembre, nous en cochons presque toutes les lignes. Nous arpentons la ville dans tous les sens : je pleure de joie au Metropolitan Museum, je mange des frites à la mayonnaise à la truffe pour mon anniversaire, nous voyons des écureuils et des ratons laveur dans Central Park… Le mois passe à une vitesse FOLLE.

C’est aussi un mois particulier dans notre relation : nous nous réapprivoisons. Après 5 ans et demi d’amour, c’est la première fois que nous sommes ensemble H24 sans durée déterminée, sans date de séparation prévue. Je suis habituée à vivre seule, lui en grande (très très grande) collocation. Chacun marque ses limites et prend note de celles de l’autre. Nous parlons beaucoup et finalement, les choses se mettent en place hyper naturellement. Nos liens, déjà très forts, se resserrent encore.

En Octobre je réveille la fermière qui sommeillait en moi

En octobre, nous partons réaliser l’un de mes rêves : voir le Vermont en automne et nous en profitons pour faire du wwoofing pour la première fois. C’est au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer et je suis aux anges. Nous devions rester 10 jours, nous prolongeons notre séjour à 1 mois et, au passage, nous vivons un coup de foudre amical et gagnons une amie pour la vie. Je ne vous dis rien de plus pour l’instant, mais sachez que j’ai terriblement hâte de vous raconter ce qui reste l’une des plus belles expériences de ma vie.

Novembre, le mois des rencontres

Novembre est arrivé beaucoup trop vite et nous quittons le Vermont à regret car, dans moins d’un mois, notre permission de rester sur le territoire américain expire. Comme ça passe vite, 90 jours !

Nous nous arrêtons une semaine à Washington, visitons quelques musées et je revois une amie chère à mon cœur, connue lorsque je travaillais au Potager du Roi. Les retrouvailles sont géniales et l’occasion de rencontrer son fiancé. Je pars peut-être sur le la géopolitique de comptoir, mais je ressens une énorme gratitude à vivre à l’époque d’Erasmus et des échanges universitaires. Je ne compte plus les mariages à l’étranger auxquels je me suis rendue ou vais me rendre. J’ai des amis dans de nombreux pays et, même si nous ne communiquons pas tous les jours, je ne peux pas m’empêcher de penser que ces liens participent à la paix dans le monde.

Enthousiasmés par notre première expérience de wwoofers, nous voulons recommencer tout en ayant un peu peur d’être déçus (car comment passer après quelque chose d’aussi extraordinaire ?). Après moultes hésitations et renoncements, nous prenons finalement la route en direction de Miami.

Nous arrivons chez Cynthia, qui a accepté de nous héberger 3 jours même si elle n’a pas vraiment de travail à nous confier. Mais la chance qu’elle nous a offert surtout, c’est de nous mettre en contact avec Alicia et Martina qui seront nos hôtesses pour les trois semaines à venir. Nous arrivons chez elles deux jours plus tard et, à nouveau, sommes éblouis. Mais là encore, je préfère garder la surprise pour vous raconter les choses correctement en temps voulu. Sachez juste que lorsque dans un précédent billet, je vous ai écrit « je vous laisse, j’ai une piscine à tester », j’étais là-bas.

Le mois se conclue par un mini-road trip dans les Keys, chapelet d’îles connu en lisant les billets que leur a consacré Caroline et dont les photos m’avaient fait rêver.

Décembre, mois de transition

Nous quittons les États-Unis le premier jour du dernier mois et passons 10 jours au Costa Rica mais décidons de ne pas rester car je vis mal le choc culturel entre les USA et San José. En cherchant le terminal de bus, à une rue de l’artère principale, nous nous faisons accoster par une prostituée et je vois des dizaines de gens acheter de la drogue. Pour la première fois de notre périple, je ne me sens pas en sécurité.

Nous louons un appartement sur AirBnb et je passe la semaine à travailler car j’ai des commandes à finir (et oui, bosser en freelance, c’est pouvoir emmener son travail à l’autre bout du monde !) pendant que Florent se promène, explore les environs et se repose.

Nous reprenons l’avion une semaine plus tard, direction le Pérou où nous nous trouvons à présent. Et pour le moment, c’est un coup de cœur. Et au risque de me répéter, j’ai hâte de tout vous raconter.

 

Voilà, vous vous rendez compte à présent de l’année incroyablement riche que 2018 a été pour moi. Nous avons appris tellement de choses ! Je n’en reviens pas d’avoir la chance de vivre tout ça, d’être où je suis. Je suis émerveillée chaque jour des découvertes que nous faisons et surtout, je suis reconnaissante. J’espère qu’il en va de même pour vous. En attendant, je vous souhaite une très bonne année 2019, remplie de projets et d’optimisme.

Et pour vous, 2018 a-t-elle été un grand cru ou une piquette ?

Gros bisous,

Marie B.

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3 Comments
  • Brigitte
    janvier 13, 2019

    Très bel article . Je suis émue.

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