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« Dépêche-toi on va être en retard »

New-York City, le 4 octobre 2018

Photo by Dan Roizer on Unsplash

 


Bonjour tout le monde,

Ça en fait un bail ! Je suis navrée de cette interruption imprévue de nos programmes, mais depuis quelques semaines, les galères se sont enchainées : j’ai cassé mon ordinateur, j’ai dû refaire mon passeport (j’ai hâte de vous raconter ça), nous avons changé de pays et, depuis deux semaines, je suis dans une ferme où il n’y a ni Internet, ni réseau téléphonique. D’ailleurs, depuis 6 jours maintenant, il n’y a plus ni électricité ni eau courante non plus. Mais en attendant de vous raconter tout ça, revenons à nos moutons abandonnés depuis un mois déjà et poursuivons le récit de nos aventures étasuniennes. Que voulez-vous, je suis une fille qui aime l’ordre chronologique.


Nous sommes donc le 4 octobre 2018 à New York et voilà déjà un mois que nous sommes ici. Notre séjour est déjà terminé.

Comme il est passé vite !

Nous voilà déjà en train de faire nos sacs pour quitter l’appartement qui nous a servi de « Home Sweet Home » pendant ces 30 jours.

Nous rassemblons nos affaires, allons chercher nos vêtements propres à la laverie, nettoyons notre chambre et buvons une dernière bière avec nos colocataires : I., étudiante française en stage dans une boite de com’ et A., étudiant allemand venu pour passer un semestre dans une fac américaine.

Notre bus part demain à 12h15, direction Boston où nous comptons passer 2 jours (et où j’espère avoir la chance d’assister à une visite guidée par Mathilde) avant de prendre le chemin du Vermont où nous allons « wwoofer » pour la première fois !

Vers 23h, les sacs sont faits, nous sommes douchés, nos vêtements propres et confortables pour le lendemain sont préparés, bien pliés. Il ne reste plus qu’à dormir et au matin, après le petit déjeuner, à nettoyer un peu l’appartement.

Départ prévu à 10:00 AM.

Je mets le réveil à 7:00, histoire d’avoir un peu de mou.

Les départs m’ont toujours un peu stressée, je ne sais pas trop pourquoi.

Même si ça a tendance à s’arranger au fil de ce voyage, il m’arrive encore fréquemment, la nuit précédant le départ, de rêver que je rate le réveil, que je suis en retard à l’aéroport, que le train/le bus/ l’avion part sans moi ou que, tout simplement, j’ai oublié ma valise.

Du coup, histoire de me rassurer, j’ai tendance à vouloir tout contrôler et je suis dans un état de nerfs pas possible. C’est généralement dans ces moment-là que toute la moitié gauche de mon dos se bloque depuis l’épaule jusqu’à la hanche. Qu’avez-vous dit ? Somatiser ? Moi ?!

Cependant, en partant pour ce long voyage, je savais que je ne pourrais pas tout maitriser. J’ai décidé d’essayer de lâcher du lest : je ne veux pas tout organiser à l’avance, je veux accepter l’imprévu et me détendre un peu. Du coup, je laisse Florent prendre sa part d’organisation, réserver nos billets, rechercher les options disponibles… et surtout, j’essaye de ne pas remettre en doute ce qu’il trouve (mais ce n’est pas facile).

Bref, au matin du 5 octobre, je suis aussi détendue que je peux l’être avant un départ imminent (et je fais quelques étirements pour mon dos bloqué). J’expédie mon café goût potiron (oui, aux USA ça existe, et même : c’est EN VENTE LIBRE !) et mon bol de flocons d’avoine, je nous fais des sandwichs pour la route avec ce qu’il nous reste dans le frigo (nous sommes censés arriver à 16h, ce qui implique… un petit pique-nique) et puis il est l’heure de partir.

La seule chose qui me tracasse un peu, c’est que la veille avant de me coucher, je n’ai pas pu télécharger nos billets sur mon téléphone, car ce n’est possible qu’une heure avant le départ. Qu’à cela ne tienne, je le ferai dans le métro avant d’arriver au terminal de bus, puisqu’il y a le wifi gratuit dans tout le subway de New York.

Avec nos énormes sacs, nous sortons dans la moiteur de ce début d’octobre. Nous avons à peine dépassé le perron que je sue déjà comme un cochon.

(fun fact, savez-vous que cette expression est erronée ? Les cochons n’ont pas de glandes sudoripares, et ils ne peuvent donc pas transpirer)

(vous êtes soufflés hein ? J’ai étudié au MNHN vous savez !)

En arrivant au métro, je suis en nage mais je me dis que dans 6h, je serai quelque part à Boston en train de prendre une douche bien fraiche.

Le trajet se passe sans encombre : malgré mon volume important, je n’écrase personne dans le métro, relativement désert. C’est l’intérêt de voyager un vendredi matin. Nous arrivons donc avec 45 minutes d’avance à Penn Station, la gare routière sous la 34e rue.

Je suis sereine.

Pour fêter ça, je m’assois sur un banc du métro et je me connecte au site de la compagnie de bus. Je clique sur le lien « Get your ticket » (« obtenez votre billet » en français) et j’attends.

Et là, au lieu de la page attendue s’affiche un magnifique message d’erreur : « Ce trajet est expiré ».

Je constate instantanément que :

  1. les étirements du matin ne sont plus efficaces
  2. mon estomac vient de remonter dans ma gorge. Je ne savais pas que c’était anatomiquement possible.

Je réagi avec la réserve et la mesure qui me caractérisent.

Par conséquent, je beugle : « COMMENT CA EXPIRÉ ?! »

Je commence la respiration du petit chien tout en rouvrant notre mail de confirmation.

Et là je vois : « Date du voyage : 10.5.2018, à 12AM ».

« Nos billets étaient à minuit, pas à midi » je dis à Florent avec toute l’indulgence dont je suis capable.

« Non, j’ai vérifié » fut la réponse.

« SI ! NOS BILLETS ÉTAIENT A MINUIT, 12 AM CA VEUT DIRE MINUIT ET PAS MIDI » (l’indulgence, ça va 5 minutes)

« Mais c’est pas logique ! ».

Je suis décontenancée de tant de déni.

« Mais… On s’en fout que ce soit logique ou pas ! De toute manière, ces gens ne SONT PAS logiques, nous l’avons constaté depuis un mois ! Leur système de mesure est complètement farfelu ! Et en plus, bien sûr que si c’est logique ! C’est le début de la journée, on commence à compter à minuit ! Et même si c’était pas logique, on s’en fout ! C’est comme ça ! 12AM c’est minuit ET PUIS C’EST TOUT ! ON A RATÉ NOTRE BUS ON EST COINCES ICI BORDEL DE DIEU ! »

Après, j’ai repris mon souffle, remis mon sac sur mon dos, remis mon autre sac sur mon ventre et j’ai repris la direction des opérations (que je n’aurais jamais dû quitter étais-je en train de maugréer dans ma barbe).

Au pas de marche suédoise autant que possible avec un sac de 12 kilos sur le dos (et un autre de 5kg sur le ventre), je me suis dirigée vers le service client, espérant un remboursement ou un échange de billet.

Je vous la fait courte : on a fait 50 minutes de queue au mauvais guichet et au final, on n’a pas eu gain de cause.

En plus, plus aucun bus ne partait pour Boston ce weekend-là. Genre AUCUN. Dans les trois prochains jours.

A midi trente, la situation était donc la suivante :

  • on était toujours à New-York au lieu d’être dans un bus pour Boston,
  • j’avais faim,
  • j’étais énervée,
  • on n’avait plus internet
  • et plus non plus de logement pour le soir.

LA GROSSE GROSSE LOOSE.

Décidant de faire les choses dans l’ordre, j’ai commencé par régler les problèmes sur lesquels j’avais prise : je me suis assise par terre dans le terminal de bus et j’ai mangé un sandwich.

Moi dans le terminal de bus pour le pique-nique.
Photo by sydney Rae on Unsplash

La faim : check.

L’énervement : check. (Oui, je fais partie de ces gens dont l’humeur se dégrade très nettement quand ils ont faim).

Ensuite, on s’est fait un bisou et on s’est concertés : « Bon, Boston, c’est mort. Puisqu’on ne peut pas y aller, on zappe. On est sensés arriver dans le Vermont lundi. On va leur écrire pour demander si on peut arriver demain finalement. Et pour le logement, on va bien trouver quelque chose pour ce soir ».

Ce plan de bataille arrêté, nous avons rallié notre QG : la librairie Barnes and Nobles où nous pouvions tout à la fois boire un café chaud, aller aux toilettes, avoir Internet gratuitement et nous poser, nous et nos énormes sacs.

Nous avons commencé par regarder les prix des auberges de jeunesse pour le soir même. On était sur du 150$ la nuit. Alors que les prix s’affichaient à l’écran, j’ai entendu une série de *claclaclaclaclaclac* dans le lointain : le bruit de tous les portefeuilles à la ronde qui, pris de panique, se refermaient et s’enfuyait en courant, les cartes bleues au vent.

Nous avons donc écrit à notre propriétaire à Brooklyn. Comme deux petits anges innocents aux cheveux blonds, nous lui avons demandé si nous pouvions revenir pour une nuit parce que nous étions « coincés à New-York« . Et puisque je vous dis la vérité, autant que je vous l’avoue tout de suite : on ne lui a pas dit qu’on s’était planté d’horaire comme des bleus. La version officielle, c’est que notre bus avait été ANNULÉ ! Elle a été adorable et nous a autorisé à revenir gratuitement.

Un peu soulagés, nous avons écrit de la même manière au Vermont.

Nous avons expliqué que notre bus avait été ANNULÉ, que « Alala on ne peut plus compter sur personne, j’vous jure les compagnies de bus M’am Michu« , que du coup, nous ne pouvions pas aller à Boston finalement mais qu’il y avait un train qui partait de New-York le lendemain qui nous permettrait d’arriver vers 16h, si quelqu’un était disponible pour venir nous chercher à la gare.

Par chance, c’était OK et c’est le cœur un peu plus léger que nous avons repris le métro dans l’autre sens pour regagner nos pénates. Les colocs ont ri de nous voir revenir si tôt, on a re-bu une bière pour se redire au revoir et nous sommes allés nous coucher.

Épuisée, j’ai sombré. Tout était bien qui finissais bien.

Le lendemain, j’ai sonné le réveil encore plus tôt et nous sommes partis en direction de la gare, claudiquant à nouveau sous le poids de nos gros sacs.

A l’heure prévue, nous étions dans le train qui s’élançait vers le nord et de nouvelles aventures.

Mais ceci est une autre histoire…

Je vous embrasse, et n’oubliez pas de double checker les horaires de vos billets.

A très vite,

Marie B.

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10 Comments
  • Val Lao sur la Colline
    mars 26, 2019

    Aaaah ! ça fait plaisir de te lire à nouveau !
    Quelle histoire ! Heureusement que tu sais aussi tourner tout ça à la dérision… Hâte de connaître le prochain épisode 🙂

  • Fanchette
    mars 26, 2019

    Mais oui ! je me demandais ou était passée Marie-Bambelle !
    Ah ah ah ah : je ris… … … … … … jaune.
    Ce truce AM/PM je ne my fait pas. Même après avoir vécu outre-Manche… et quand bien même je me fais toujours avoir !!!
    Pas plus tard qu’en janvier quand les gens qu’on attendait à 7 PM ont débarqué à 7 h AM… ah aha ! rire jaune activé donc. Mode angoisse – comment ça c’est pas grave mais si c’est grave : je devais nettoyer la maison, faire une lessive et boucler mes bagages entre 7 AM et 7 PM moi !
    Mais il ne peuvent pas dire 7 ou 19 comme les gens civilisés ????????????
    Hâte de lire la suite de vos aventures dans le Vermont.
    Mais philosophie à moi dans le monde civilisé (ça marche pas en dehors de la civilisation mais je fréquente très peu le monde non-civilisé) c’est qu’avec une carte bleu tout s’arrange toujours. Si si : vérifié. Des fois t’y laisses des plumes financières mais rarement ta life. Et heu, la life y’a un peu que ça qui compte non ?

    PS : En plus Boston c’est surfait non ?
    PPS : je compatis pour les emm- en série notamment pour le passeport… Heureusement la police chilienne est plus compatissante de nos jours qu’à une certaine époque… surtout quand t’es la copine de l’ambassadeur français !!!! Ah ah what a souvenir là encore !
    PPPS : hey le Ps sur Boston c’est ironique hein ! Heu je vois déjà les Bostoniens qui s’énervent là…

    • mademoisellebambelle
      mars 28, 2019

      Merci pour cette histoire Fanchette !
      Et je suis très curieuse de connaitre celle sur le Chili, dis-nous en plus !

      Je te rejoint complètement sur la CB qui arrange bien des situations. C’est juste que sur le moment, c’est assez facile de se laisser prendre par les contrariétés. Mais rassure toi, aucun Mich n’a été blessé pendant l’écriture de cet article 😉 et j’exagère mes réactions pour le côté comique, parce que j’ai bien conscience que mes angoisses sont un peu infondées.

      PS : Mon truc pour ne pas confondre, c’est de me dire AM = Avant Midi.

  • agdel
    mars 28, 2019

    Ouf, tout s’est bien terminé, mais quel stress ! Je n’arrive jamais, moi non plus, à retenir entre AM/PM si c’est le matin ou l’après-midi (peut-être parce que mon cerveau fait immédiatement le rapprochement AM = après-midi). Ce qui m’est déjà arrivé (2 fois), c’est le coup du « trajet de nuit » : tu prends le train/le bateau un jour et tu arrives le lendemain, ça perturbe ! Mais à chaque fois, j’avais fait la conversion dans le « bon sens » en arrivant sur place 24h trop tôt, ce qui n’était pas trop grave : une journée de vacances passée à la maison, ce n’est pas si terrible.

  • Guillaume FLEGES
    mars 28, 2019

    Sacrée mésaventure. Mais malheureusement qui m est aussi arrivé à l aeroport pour ma part.

    En tout cas ça fait plaisir de lire tes aventures 😉 profites bien de la suite du voyage et je te comprend tellement dans ta volonté de tout checker

    A très bientôt miss Vadrouille

    • mademoisellebambelle
      mars 28, 2019

      Quel plaisir de te lire Guillaume !
      Comme je te plains pour l’aéroport, je pense qu’à ta place, vu le prix des billets, l’énervement m’aurait fait tomber les cheveux !
      A très bientôt, bises !

  • MarieDesAlpes
    mars 29, 2019

    Ah que c’est top de te lire de nouveau Marie ! Je viens chaque semaine voir s’il y a du nouveau… Je me régale des tes aventures et j’attends avec impatience la suite ! Merci !!!!

    • mademoisellebambelle
      mars 29, 2019

      Oh Merci Marie des Alpes !
      Et saches qu’il y a d’ores et déjà un article prévu pour lundi ! 😀

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