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Vermont amour

A bord du Vermonter Express

« A l’heure prévue, nous étions dans le train qui s’élançait vers le nord et de nouvelles aventures. »

C’est ainsi que se terminait mon dernier billet, c’est donc ici que je reprends le récit, à bord du Vermonter Express (ce nom est véridique, c’est tellement cool) qui nous emmène donc… au Vermont, bravo à ceux qui suivent.

Malgré les embrouilles de la veille, le départ est sans heurt et le trajet est magnifique. Les paysages se succèdent, tous plus beaux les uns que les autres, déjà mordorés en ce début octobre alors qu’il fait encore si doux.

Je suis surexcitée.

Le Vermont, je ne sais même plus depuis quand j’en rêve ni ce qui m’a donné envie d’y venir en premier lieu. Ma seule supposition plausible est d’avoir vu un jour un fond d’écran Windows montrant les feuillages d’automne et de m’être dit « Whoooah, j’aimerais voir ça en vrai ». Mais en fait, je n’en ai aucune idée. Avant notre départ, j’avais juste dit à Mich : « Je veux aller au Vermont voir les feuillages d’automne ».

A l’arrivée en gare, c’est des étoiles plein les yeux mais un peu nerveux que nous rencontrons Leigh, la propriétaire de la ferme où nous allons woofer pour les 10 prochains jours. Dix jours, c’est le temps que nous avons estimé suffisant pour notre première expérience. En cas de désaccord ou de malaise avec nos hôtes nous nous sommes réservé une porte de sortie. Nous wwoofons pour la première fois, nous sommes tous les deux très timides et nous craignons un peu que ça se passe mal (spoiler alert : ça se passera très bien).

Vous allez faire QUOI ? Le wwoofing, qu’est ce que c’est ?

J’entends déjà vos questions, vous là bas derrière votre écran. « De quoi qu’elle cause ? ».

Je vous cause agriculture bio, mouvement mondial, voyage alternatif.

Le mouvement WWOOF (oui, avec deux W et deux O), c’est la « World Wide Opportunities on Organic Farms » ou en français (traduction approximative) : un réseau mondial d’opportunités dans des fermes bios.

Le principe, c’est qu’en échange du gîte et du couvert, on donne quelques heures de son temps (environ 5h par jour, parfois plus, parfois moins) pour travailler dans la ferme, selon les besoins. Il peut s’agir de bosser dans le jardin bien sûr, mais aussi de soigner les animaux, de construire de nouveaux bâtiments ou même simplement de faire la cuisine pour tout le monde.

Il suffit de s’inscrire sur le site du pays où l’on veut wwoofer et de payer une cotisation annuelle. On reçoit alors l’accès à la liste de toutes les fermes du pays adhérentes au mouvement et on peut les contacter.

Voilà, maintenant que vous en savez un peu plus, je peux continuer mon histoire.

Highway to heaven

Nous embarquons dans le pickup truck de Leigh (ça y est, nous sommes vraiment en Amérique) et l’aventure continue. Sur le chemin de la ferme, alors que les paysages de carte postale défilent devant mes yeux ravis, nous faisons connaissance.

Je ne vous cache pas que la conversation a été difficile.

Il faut dire que même si nous venons de passer un mois à New-York, nous sommes plutôt restés en vase clos tous les deux, ne parlant anglais que pour commander au restau ou pour payer nos entrées dans les musées. Nous n’avons pas encore beaucoup pratiqué.

Et moi, j’ai beau suivre des séries en VO sans sous-titres, la VO en vrai, c’est plus compliqué.

Même si, à ma grande fierté, je comprends tout ce que me dit Leigh, quand il s’agit de répondre, c’est une autre paire de manches.

Je balbutie des phrases hésitantes en me posant mille questions existentielles sur la place des mots dans mes phrases, je cherche mon vocabulaire, je fais des fautes de conjugaison en parlant uniquement au présent… Mais bon, ça fini par marcher.

Mich, quant à lui, patauge. En plus d’être sur le siège arrière où il n’entend qu’un mot sur deux de notre conversation poussive, le pauvre n’a pas eu autant de temps que moi ces dernières années et il lui manque des centaines d’heures de visionnage de série en VOST pour comprendre avec fluidité.

Après avoir roulé pendant environ 45 minutes en regardant le soleil se coucher sur les montagnes, enflammant au passage les feuillages roux, nous finissons par arriver à la ferme.

Leigh nous dépose à la « maison des wwoofers », autrement appelée « la maison jaune » avec pour consigne de rejoindre la « maison principale » d’ici une demi-heure.

« This way» nous dit-elle en indiquant du doigt un sentier obscur.

Puis elle redémarre et nous laisse nous poser, non sans nous avoir recommandé de prendre une lampe torche et de faire attention aux ours (mais comment ?!).

Sans nous laisser impressionner, nous nous dépêchons de partir à la découverte de notre nouveau chez-nous.

Après avoir laissé nos chaussures sous le porche et nous poussons la porte rouge.

Et là, vision d’émerveillement.

Notre « petite maison dans la prairie » à nous <3

Un moment parfait

Une grande pièce unique d’environ 50m², en bois du sol au plafond. Ca sent le bois et le propre. La cuisine est magnifique et le frigo est rempli de produits maisons : yaourt, lait, « kimchi », fromage, compotes et autres délices qui nous font saliver après le mois culinairement discutable que nous venons de passer à New-York (café-lavande, banane-bacon…). Le canapé en cuir nous tend les bras et…

« Hiiii ! Il y a un poële ! » je couine.

Vision paradisiaque.

L’atmosphère s’étant considérablement rafraichie depuis que nous avons quitté NY le matin (hé oui, nous sommes en montagne !), Mich décrète qu’il est l’heure de faire une flambée. La découverte de l’étage ne nous déçoit pas : notre chambre est spacieuse, nous avons une armoire pour ranger nos affaires et une salle de bain avec une baignoire. Mais surtout, SURTOUT, nous avons des draps en flanelle. Traitez-moi de mémé si vous voulez, mais du haut de mes 29 ans je le crie haut et fort : J’AIME LA FLANELLE (autrement appelée en langage scientifique : le pilou-pilou).

Je manque de pleurer de joie.

Cette maison, c’est un rêve qui devient vrai.

Non je n’exagère pas.

Je vous ai déjà expliqué que l’an dernier, pour payer ce voyage, je travaillais 14 heures par jour. Et sans tomber dans le misérabilisme (je mesure grandement la chance que j’aie), cette période a été assez difficile. J’étais tellement épuisée qu’il m’est arrivé de m’endormir en marchant (j’ai appris à cette occasion que c’était possible). Tellement au bout de mon mental que je n’avais même plus l’énergie de dessiner.

Pour réussir à nous voir dans notre emploi du temps de dingos, Mich et moi devions voler du temps à nos boulots respectifs pour aller nous planquer dans un salon de thé où nous savions que personne ne nous verrait le temps de boire un chocolat chaud. Ces 15/20 minutes, une (ou deux si nous étions chanceux) fois par semaine, ce n’étais pas grand-chose, mais c’était plus ou moins notre seul moyen de nous voir seuls à seuls.

Et même alors, nous trouvions le moyen de nous prendre la tête et de sortir de ces rendez-vous clandestins à moitié fâchés. Je sais que c’est bête, mais essayez de faire tenir une semaine de conversation en 20 minutes. La frustration de ne pas se voir plus et la fatigue nous faisaient souvent nous prendre le nez.

Et bien dans ces moments-là, quand venait l’heure de nous quitter pour replonger dans la mêlée et reprendre le travail, nous nous disions :

« Allez, courage. L’an prochain, à cette date, nous serons SEULS au fin fond du Montana, dans une cabane avec de la neige autour et un feu de bois dedans et plus personne ne pourra nous faire chier ».

Honnêtement, cette pensée est pour beaucoup dans le fait d’être arrivée au bout de l’année sans flancher. Cette cabane perdue au fond des bois, je l’ai fantasmée tant et plus.

Du coup, ce soir-là, alors que nous venions d’arriver dans le Vermont, grâce aux draps en flanelle, grâce au poêle qui chauffait, grâce au frigo plein et aux ours que j’imaginais tout autour, j’ai touché du doigt le paradis.

Nous étions enfin seuls.

Seuls et ensemble.

Seuls et ensemble dans un paysage que j’avais fantasmé depuis des années, pile à la bonne saison.

Le bon moment. Le bon endroit. Avec la bonne personne.

Un.

Moment.

Parfait.

A l’heure prévue, nous sommes allés retrouver Leigh à la maison principale.

La maison principale en haut du chemin (mais de jour cette fois-ci)

Elle avait préparé des steaks hachés avec la viande de ses vaches, du fromage avec le lait de ses vaches, du ragoût avec l’une de ses dindes et les légumes de son jardin et du pain de maïs.

J’aurais été un lapin, j’aurais fait un flop de bonheur.

Nice to meet you Yvonne

Plot twist : pendant le repas, nous avons été rejoint par Yvonne, taïwanaise et wwoofeuse elle aussi, avec qui nous allions partager la maison.

Finalement, nous n’habitions pas tout à fait seuls.

Mais ne nous plaignez pas, parce que c’est définitivement l’une des meilleures choses qui nous soit arrivées dans ce voyage !

Après manger, nous avons fait connaissance en redescendant le chemin qui nous ramenait jusqu’à notre cabane dans les bois.

Nous avons regardé les étoiles et pris garde aux ours.

En arrivant, nous nous sommes réchauffés devant le poêle.

Dans les semaines qui ont suivi, à nous trois, nous avons vécu des tas d’aventures et Mich et moi avons trouvé en elle une amie pour la vie.

J’ai hâte de vous raconter.

Mais là encore, c’est une autre histoire.

Allez, prenez soin de vous et n’oubliez pas de vous enfuir avec votre amoureu-x-se !

A très vite,

Marie B.

Allez, je vous en remets une pour le plaisir et je vous le dis : le Vermont, c’est le meilleur endroit pour une fugue en amoureux.

 

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13 Comments
  • Brigitte
    avril 1, 2019

    On s’attache aux personnages de ta « belle histoire » et ton récit s’arrête trop vite. J’attends l’épisode 2….

  • Brigitte
    avril 1, 2019

    L’épisode 2 du Vermont…

  • Fanchette
    avril 1, 2019

    Ho oui cette cabane jaune ! Le rêve…

    • mademoisellebambelle
      avril 2, 2019

      C’était incroyable ! Nous sommes resté deux fois plus longtemps que prévu tellement nous étions biens là bas.
      En une semaine à la ferme, on était tellement intégrés qu’on aurait pu croire qu’on y était depuis des années.

  • Val Lao sur la Colline
    avril 1, 2019

    Comme ton histoire est jolie et émouvante ! Je comprends tellement ! Vivement la suite ! Et je suis d’autant plus intéressée que ma fille et son amoureux partent aussi en Wwoofing dès septembre pour leur longue vadrouille de 9 mois en Amérique du Sud…

    • mademoisellebambelle
      avril 2, 2019

      Aaaah super !
      Pour moi, c’est vraiment le meilleur moyen de voyager au long cours (et d’ailleurs, c’est le sujet d’un article à venir) parce que ça permet de découvrir des lieux isolés dont on aurait jamais entendu parler sinon, ça permet de rencontrer de « vraies personnes » (je veux dire, des gens avec qui aucune transaction financière n’entre en compte) et surtout, de vivre des trucs inimaginables.
      Tu peux être rassurée, c’est vraiment de superbes expériences à venir pour ta fille !

  • My Travel Blog
    avril 3, 2019

    Merci pour ton article qui traite d’une région des Etats-Unis que je ne connais pas. Souvent, les blogs ne parlent que de l’ouest américain. A bientôt.

    • mademoisellebambelle
      avril 3, 2019

      A bientôt ! N’hésites pas à repasser par ici car les prochains articles seront également consacrés au Vermont 😉

  • Melissa
    novembre 14, 2019

    Olala, c’est tout simplement magnifique. Je savais que le Vermont est un endroit superbe, mais je n’avais pas vraiment réalisé qu’il y avait tous ces jolis arbres. D’ailleurs, je suis comme vous, j’ai toujours rêvé de les voir en vrai.

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