Bonjour tout le monde,
Comment allez-vous ?
Est-ce que vous commencez la nouvelle année sur les chapeaux de roues ?
Personnellement, ça va.
Pendant que mon mec crapahute dans les Andes, je m’offre le luxe de passer trois jours à écrire, dessiner et écouter le Jeu des 1000€ en podcast.
La vraie vie !
(Je sens en vous se briser le mythe de l’aventurière sale et baroudeuse. Tant pis. Je suis pour le triomphe de la vérité)

La vérité en train de triompher.
C’est donc une super occasion pour vous raconter la suite de nos aventures New-yorkaises.
Comme je l’ai évoqué dans mon billet précédent, avant de partir pour New York, Mich et moi avions préparé une liste de plus de 60 endroits que nous voulions voir et choses que nous avions envie de faire, Guide du Routard, blogs et recommandations de diverses sources à l’appui. Il y avait vraiment de tout. Ça allait des classiques et incontournables comme « voir la statue de la liberté » (of course) ou « faire un tour de grande roue à Connie Island» en passant par juste des expériences de la ville comme «manger un hot dog à la choucroute » ou «aller voir des écureuils trop mignons ».
C’est dans cette dernière optique que le matin du 3e jour après avoir débarqué aux Amériques, nous nous sommes dirigés vers Central Park. Après être sortis du métro, nous avons remonté la 5e avenue, admiré les mises en scènes dans les vitrines, sommes passés devant la Trump Tower en faisant « kss kss » les doigts croisés pour lui porter le mauvais œil (enfin surtout moi) et sommes, enfin, arrivés devant l’entrée Sud du Park.
Trop contente, mais super transpirante (rapport aux 30°C et 75% d’humidité dans l’air) je m’apprêtais à emboiter le pas à Mich quand soudain, le panneau suivant a attiré mon regard :
« Merci de ne pas caresser ou nourrir les ratons laveurs, ils ont la rage ».
Sur une personne normale, un avertissement de ce type aurait déclenché une réflexion du type « Hum, la rage, c’est sérieux. Suis-je à jour de mes vaccins ? Restons prudente ».
Personnellement, je me suis sentie galvanisée et l’affichette n’a eu d’autre effet qu’une montée de 45 décibels sur le mode : « OH MON DIEU IL Y A DES RATONS LAVEURS ON VA VOIR DES RATONS-LAVEURS SAUVAGES !».
Après, je me suis élancé en courant dans l’allée en trainant le pauvre Mich derrière moi, presque flottant au vent.
La classe à la française.
Quand j’ai été un peu calmée, nous continuons notre balade main dans la main jusqu’à ce que :
« OLALAAAA REGARDE C’EST UN ÉCUREUIL ! C’EST UN PETIT ÉCUREUIL ET IL EST TROP MIGNON ! EST-CE QUE TU AS VU LE PETIT ÉCUREUIL TROP MIGNON ? OH ET LA REGARDE UN AUTRE PETIT ÉCUREUIL TROP MIGNON ET LA ET LA ET LA ! OLALALAlAAAAA IL Y EN A PARTOUT REGARDE DES ECUREUUUUUUUILS ! »
Il y aurait eu écrit « touriste française » sur mon front, ça n’aurait pas été plus clair.

Écureuil trop mignon. Enfin, l’un des 72 que nous avons pris en photo ce jour là.
Quand j’ai été un peu remise de mes émotions (même si ça ne m’empêchais pas d’agripper le bras de Mich à chaque fois qu’au détour d’un buisson, nous apercevions à nouveau un « petit écureuil trop mignon »), nous avons continué la promenade.
Je n’ai pas été déçue.
Déjà, il faisait plus frais qu’ailleurs puisque nous marchions à l’ombre des arbres. Ensuite, j’ai pu ramasser plein de graines pour ma collec’ personnelle dont des glands, ce qui a conduit Mich à commettre une erreur : me comparer à un petit écureuil. Il a ensuite dû en assumer les conséquences pendant le reste de l’après-midi puisque j’ai décidé d’imiter lesdits écureuils trop mignons en faisant des petits bruits de rongeur (paye ta niaiserie) (« Il faut les excuser, ils sont français » comme on dit dans les séries américaines).

#passionglands
Après, sans vous spoiler, ça a été une balade dans un parc normale : j’ai pris des notes sur les noms des arbres, nous avons admiré les ormes (aujourd’hui disparus en Europe), erré au hasard des chemins, admiré les cardinaux rouges et les geais bleus ainsi que les principaux points d’intérêts comme la statue Alice au Pays des Merveilles et celle de Hans Christian Andersen.

Ma sculpture préférée dans Central Park. Elles ne sont pas trop belles et gracieuses ?!

Geai bleu qui vit sa meilleure vie.

Cette photo est floue, mais j’en suis folle. J’adore le mouvement qui s’en dégage.
Mais je digresse, je digresse, et ce n’était pas du tout ça que j’avais envie de vous raconter à la base.
Venons-en au fait.
Ce qui a rendu cette balade marquante, c’est que soudain, nous avons vécu une expérience aux frontières du réel.
Alors que nous passions près de la mosaïque « Imagine » qui rend hommage à John Lennon et que nous tentions d’esquiver les hippies du monde entier qui se recueillaient là, les guitaristes qui jouaient faux et les vendeurs de gris-gris, le dialogue surréaliste suivant nous est parvenu aux oreilles.

Cliffhanger de malade. Allez, scroll !
Un homme noir d’une cinquantaine d’années, les cheveux ras et portant une casquette de baseball sur un collant de rappeur de toute beauté a soudain interpelé un grand monsieur très blanc et très roux :
« HEY YOU ! *pointe du doigt* You’re from England right ? »
*regard à gauche, regard à droite du rouquin pour vérifier que c’est bien à lui qu’on s’adresse de manière si cavalière*
Réponse crispée : « Well, yes ».
L’américain reprend : « Have you met the QUEEN OF ENGLAND ? »
Puis, sans laisser le temps à son interlocuteur de répondre :
« SHE’S A SEXY MAMA RIGHT ?! »
Et là, il adresse à l’anglais sans voix un clin d’œil complice.
Genre « Et ouais mec, je t’ai percé à jour ».
Silence stupéfait de la partie adverse.
C’est à ce moment que nous avons décidé de nous embrancher dans un chemin attenant pour pouvoir exploser de rire tout à notre aise.
Et c’est ainsi que j’ai appris (mais un peu tard) qu’il existe des malades fétichistes sur cette planète qui fantasment sur Elizabeth II d’Angleterre.
Sont-ce les petits chapeaux colorés ?
Est-ce le regard coquin ?
Est-ce le sourire carnassier ?
J’imagine que ça restera un mystère encore longtemps. Ceci dit, je suis contente de ne plus être la seule à détenir l’info, le secret commençait à être trop lourd à porter. De rien.
Ceci restera comme une expérience formatrice de notre voyage (je déconne, c’était juste super drôle et j’avais très envie de vous le raconter) : les canons de beauté sont différents dans tous les pays du monde. Bien sûr que nous le savions, mais j’imagine que c’est quelque chose dont tu dois faire toi-même l’expérience pour en avoir vraiment conscience.
Sur ces fortes paroles, je vous laisse méditer là-dessus.
Moi je me casse, je dois aller baver devant une photo du Prince Charles.
A très vite,
Marie B.
PS : nous n’avons pas vu de ratons-laveur finalement… La déception était intense, mais nous nous sommes rattrapés quelques jours plus tard.

« Allez, tchao les nuls ! »
Roisinn
janvier 7, 2019Je suis restée bloquée sur le « passion glands » légendant la photo… 😀 😀
Toujours enchantée de lire tes articles !
mademoisellebambelle
janvier 7, 2019Hahaha, super cool ! J’ai hésité, et puis ça me faisait rire moi même alors je l’ai mis ! Tu sais, je suis le meilleur public de mes propres blagues 😉
Brig
janvier 13, 2019Bien, bien…. Avec Daniel, nous avons lu ton récit. . On reconnaît bien ta plume blagueuse et nous sommes toujours friands de tes nouvelles lignes.
Tes dessins, Marie… bravo.
Grande production et tu maîtrise de mieux en mieux tes crayons. C.est vraiment très chouette.
mademoisellebambelle
janvier 17, 2019Merci beaucoup pour tous ces compliments Brigitte !
A bientôt pour de nouvelles aventures 😉
Val Lao sur la Colline
janvier 30, 2019Je suis d’accord : j’adore aussi cette sculpture, j’étais restée à la regarder un bon moment
mademoisellebambelle
janvier 30, 2019Oui, elle est si belle, légère, gracieuse et pleine de mouvement… Malheureusement, nous sommes tombés dessus alors que nous nous dirigions vers la sortie, poursuivis par les gardiens qui jouaient du sifflet parce que c’était l’heure. J’espère passer lui faire un coucou en septembre prochain, parce qu’on a tellement aimé la ville qu’on y retourne pour deux semaines !